Tu te braques. la grimace en gueule. Tu sens progressivement un pique te marteler le crâne. H-hum..! C'est vif. Rapide comme un éclair, ça se plante en des million d'aiguilles. C'est pas nouveau, cette manie que tu as là. Ni cette sensation. Tu fais toujours la même connerie avec les gens. Tu peux pas t'en empêcher hein ? C'est que t'as toujours cette foutu impression de connaître tout le monde. Un sentiment de déjà-vu par ci, de déjà vu par là... Parfois ce n'est rien, parfois qu'un visage blanc. Parfois c'est physique, parfois c'est au coeur que ça te prend, et ça te prend mal. Ça en devient écœurant. Surtout quand on vient t'en faire la remarque. Tu veux connaitre tout le monde, avant même de les voir, de les toucher, de les écouter. Parfois, un nom suffit à te faire croire, en illusion maladive, que tu peux tout comprendre et tout accepter chez quelqu'un. Et ça te tiens à cœur, ça s'enroule, ça s'accroche.

Oué Lyon. En vrai, t'y connais rien à la vie. T'as pas de famille, t'as rien. T'as tes lions, t'as tes études. Et tu reportes ta science sur ceux qui t'entourent, les observants, jugeant, estimant telle émotion et tel comportement comme si ces gens c'étaient tes putains de sujets d'études. Comme quand t'as inviter Wezen au zoo sans vraiment savoir qui c'est, comme quand ta juger la meuf du sixième étage du chat noir qui s'est cassée la gueule dans les escaliers... Comme quand tu imposes ton aide à Jin que tu ne connais au final- que de nom. Personne fait ça.

Tu t'en rend bien compte. Tardivement, comme toujours. Et le pire dans tout ça, c'est que demain tu vas recommencer. Encore et encore, sans te rappeler le mal que ça te fait, sans te souvenir de ce vide cinglant qui se crée et qui tord ta poitrine.

Alors d'instinct, tu recules à son commentaire; cherchant aveuglement appuie sur la paillasse se trouvant derrière toi. Tu délaisses à nouveau ton dossier sur la table. Ah tu te sens pas bien. Machinalement, une main vient masser tes tempes et comme si cela suffisait pas, tes cheveux glitchent et déteint...

Une métamorphose à l'épreuve de ton état pitoyable si tu veux mon avis...

Tu finis par te reprendre, comme si de rien n'était – ou presque. Tu tousses un peu, pour débloquer cette gorge trop serrée de cette petite douleur et comme à ton habitude, l'efface d'un craquement de nuque. Concrètement, t'as juste l'air plus fatigué qu'autre chose.

Tu as raison. Reprenons sur des bases plus... classiques! Lyon Klenova en section scientifique zoologie comportemental. Enchanté. Tu l'incites d'un sourire et d'un petit roulement de poignet à en faire de même. Pas sûr qu'elle se prenne au jeu, elle risque même carrément de t'envoyer bouler.

Au souvenir de sa précédente réaction, tu ne peux t'empêcher de sourire en l'observant. Elle se prête au jeu, avec une certaine timidité. Les yeux qui se détournent, les joues légèrement colorées. Elle peut difficilement le cacher, ce blush de pourpre. La blancheur de sa peau trahis toutes montées de température. Mais tu n'y fais pas plus attention que ça et bien vite, tu reportes ton regard cendré sur ton dossier. Tu le récupère, ramenant classeur jusqu'à tes hanches.

Et du coup tu- Essayes-tu d'enchaîner avant d'être couper par le vibreur de ton téléphone portable. Tu arques un sourcil, sort le dit téléphone et grimaces en lisant le message que l'on vient de t'envoyer.  

Excuse moi, j'ai une urgence au zoo. J'espère à bientôt - Tu lui offres un signe de main en marquant une pause; te dirigeant vers la porte de la salle pour finalement te retourner et lui lancer un taquin; Docteur Khamsin ! Suivit d'un énième sourire ; avant de vite déguerpir, sentant l’inquiétude te monter aux tripes.