Il avait des rendez-vous chez le psychologue environ toutes les semaines. Enfin, il en aurait eu s'il avait fait l'effort de venir, en fait. Mais il fallait le comprendre, aussi. Il allait très bien, merci. Minuit ne voyait absolument pas pourquoi il s’ennuierait à aller parler à un psychologue juste parce « eugneugneu, tu es censé avoir un suivi psychologique ». Quelle plaie.  

Les raisons étaient multiples : le décès de sa mère, la différence d'âge entre les étudiants de l'université et lui, son caractère moins que supportable, … Et surtout que s'il avait bien compris, le psy était un ami à son père ? Ou tout du moins une connaissance. Ah, super. Comme s'il avait besoin de ça, tiens. Du coup, il avait décidé... de sécher. Le mec séchait ses rendez vous médicaux, quel thug. Il n'y allait pas, simplement. Il avait supposé que cela arrangerait tout le monde, et avait fait le fantôme – évitant soigneusement de croiser le chemin du psy, parce qu'il sentait qu'il allait se faire remonter les bretelles. Et c'était impossible qu'il tente de se fondre dans la masse. Déjà parce qu'il ressemblait comme deux gouttes d'eau à son père, et ensuite parce qu'un pré-adolescent avec un cache-oeil, ça ne se trouvait pas à tous les coins de rue.

Ce petit jeu de chat et souris aurait pu durer longtemps, si un soir son père ne l'avait pas attrapé au vol et ne l'avait pas regardé entre les deux yeux pour lui expliquer gentiment qu'il n'allait pas lui faire honte plus longtemps, et qu'il allait assister à ses putain de séances de merde. Du coup, le lendemain il se rendait au cabinet du psy avec une moue boudeuse et hautaine au possible, et un bleu énorme sur la pommette. What a sweet, sweet life.

Il se crispe, se tend. Ne sait pas trop comment réagir, il ne savait pas que le psy savait, il pensait que personne ne savait. En fait, c'est bien la première fois qu'on accuse son père, c'est bien la première fois qu'on ne lui demande pas avec qui il s'est battu, ou quoi que ce soit. Il détourne le regard, triturant sa manche nerveusement. C'est... il est mal à l'aise, soudain. Il a un rire nerveux, ne sachant trop comment répondre. Il ne veut pas l'incriminer. Il n'a pas le droit de toutes façons. Mais maintenant c'est trop tard pour mentir, ça ne serait même pas crédible. Il relève les yeux vers le psy, plante son regard dans le sien, hoche la tête. Pas besoin de dire "oui", ou de commencer à se lamenter.

Il fait quelques pas et entre dans le cabinet, contournant l'autre homme. Il y était allé une fois, probablement, quand il était encore enfant. Probable que sa mère voyait le psy, bien avant sa naissance. Cela ne lui fait ni chaud ni froid. Il a juste envie d'abréger la séance, de partir au plus vite, et de ne jamais revenir. Il n'aime pas savoir que quelqu'un connait ses secrets de famille, de toutes façons.

Je n'ai pas besoin de suivi psychologique.

Il est presque certain que ses mots, il les arrache à la bouche d'un de ses parents. Mère ou père, il ne saurait dire. Mais il voit bien sa mère refuser catégoriquement de voir un psychologue, parce que sa mère était sûre d'aller bien. Et puis elle est morte. Son père, lui, il le visualise très bien, tourner le psy en ridicule en riant. Ouais, c'est bien son genre. Il s'assoit dans un des fauteuils et croise les jambes, les mains posées sur son genou.

Je remplirai n'importe quel document que vous souhaitez que je remplisse, mais je ne compte pas perdre mon temps ici.

Au moins c'était clair.

Il hausse les épaules, et soupire, d'ores et déjà excédé. Des tests, encore et encore des tests. Est-ce qu'il en a besoin ? Non, probablement pas. Est-ce que les adultes continuent à s'acharner ? Effectivement. Il en a pas besoin, de ces tests psychologiques, mais si monsieur le psychologue l'a dit... Quoique, non. Une minute. Il n'a pas précisé quel genre de tests c'était, en plus ! C'était quoi, des tests de QI, des tests d'intelligence ? Des quizz buzzfeed ? Il jauge le psychologue du regard.

Quel genre de tests ?

De toutes façons il était du genre à ne rien remplir tant qu'il ne saurait pas exactement de quoi il en retournait alors... Il n'y pouvait rien, son père lui avait trop fait à l'envers. Tiens, d'ailleurs. Ils étaient vraiment amis ? Il avait du mal à croire que les deux adultes avaient le même âge. Ou alors c'était la connerie qui rendait son père moche et vieux, y avait moyen. Il soupira à nouveau, doucement.

Bon, montrez donc ce que vous avez à me faire remplir.

Il allait se plier à ce qu'il lui disait et arrêter de faire l'enfant rebelle, au moins pendant un instant, histoire de.

Il observe les feuilles déposées sur le bureau, la joue contre son poing. Clairement, il n'était pas loin quand il parlait de test d'intelligence. Il n'est certainement pas plus futé qu'un autre, mais cela valait le coup d'essayer, au moins pour gonfler son égo. Néanmoins...

Ce n'est pas une porte de sortie valable pour moi.

Il s'était fait une raison et était désormais sûr et certain que partir à la fac n'était pas la bonne solution. Pourtant il avait retourné le problème des centaines de fois dans sa tête, mais. Ouais. Son père travaillait ici, c'était digne du dernier des abrutis de devenir étudiant dans cette université. Certainement, il allait galérer sans autres diplômes que son brevet et son baccalauréat mais... S'il voulait fuir son père, aller à la fac comme un mouton n'était pas ce qu'il fallait faire. Il soupira. C'était idiot. Cette situation était idiote, les efforts que Blackburn essayait d'accomplir étaient idiots. Il se passa la main contre le visage.

N'essayez pas de me faire fuir. Ce n'est pas ce que je veux.

Il était déterminé. A quoi ? Hm, très bonne question. Enterrer son père avec le sourire, certainement. Oh, il se vengerait, un jour. Mais comment, voilà ce qu'il restait à déterminer. Il soupira à nouveau, feuilletant le dossier pensivement. Il refusait l'aide de Blackburn, mais est-ce qu'il aurait été vraiment apte à l'aider, de base ? Il esquissa un sourire amusé.

Je ne veux pas de votre aide, monsieur Blackburn. Je peux tout à fait m'en sortir seul. Surtout si les solutions que vous me proposez sont de cette qualité...

Il hésite un peu, se relève. Il réfléchit, il réfléchit très vite et très fort, parce que s'il ne valide pas son suivi, enfin, au moins cette séance, il va... Et pour la première fois, ça l'angoisse. Il est pris aux tripes, ça le pousse à faire un micro mouvement pour se relever avant de se rasseoir, penaud, minuscule dans le siège du cabinet. Fragile peut-être, la nuque courbée. Il ne demande pas à recevoir de la pitié, ou de la tendresse, lui il veut juste arrêter de se faire cogner gratuitement. Il ne partira pas dans de grands élans de c'est pas ma faute si je suis un con, c'est mon père qui me frappe, mais tout de même, ç'aurait été si agréable de pouvoir se reposer sur ses deux oreilles un jour.

Alors il se pose la question. De pourquoi il s'isole comme ça, pourquoi il refuse l'aide de quiconque. Parce que d'adulte à adulte, on s'écoutait, non ? Blackburn aurait réellement pu l'aider, si Minuit y mettait du sien. Mais d'un côté... Il n'a pas envie qu'on l'aide. Il veut pouvoir se débrouiller seul, avoir la satisfaction de s'être sorti de ce merdier lui-même. Mais Minuit est jeune, et même si ça le débecte de s'en rendre compte, il se retrouve bientôt à observer ses pieds, parlant d'une toute petite voix.

Est-ce que vous pouvez au moins valider ma séance ?

Alors ça, ça l'emmerde. De devoir supplier et se rabaisser comme ça. Ce dont il a peur, à part de se faire jeter comme un malpropre, c'est d'inspirer de la pitié, ou de la moquerie. Si c'est le cas... bon, qu'importe. En attendant il était fourbe de demander ça en jouant au chaton abandonné sous la pluie, surtout après toutes les méchancetés qu'il venait de balancer. C'était à peine un jeu, en vérité. Blackburn voulait l'avoir à l'usure ? C'était gagné. Au moins, ça avait été plus rapide que prévu, de le faire coopérer. Sa blessure le démangeait furieusement, comme s'il venait à peine de se prendre le coup, alors que ça datait déjà d'hier soir.

Les mots traversent ses lèvres, fragiles et mal assurés. Il s'est courbé dans son fauteuil, il paraît minuscule au milieu du cuir. On dirait un enfant Minuit, un petit garçon effrayé. Son œil droit le brûle terriblement, il en retire son cache-oeil avec un couinement de douleur. Son globe oculaire pulse, il peut sentir son pouls contre son nerf et c'est juste horrible. C'est douloureux, ça fait mal.

Aidez moi s'il vous plaît.

Il l'a chuchoté, parce que ça fait mal de le dire, ça fait mal d'avouer qu'il a besoin d'aide. Il est frustré, vexé, blessé dans son ego. Et sa peur, elle se transforme en colère, en rage. Une rage phénoménale qui lui brûle les veines. Il se redresse d'un bond, pas vraiment plus grand soudainement mais bon. Son cache-oeil tombe au sol, il n'en à que faire. Son poing s'abat sur le bureau dans un petit bruit sourd ténu et ridicule.

Vous faites ça parce que vous êtes un ami de mon père, hein ? Dites-moi, ça vous amuse de me torturer de la sorte ?

Il s'est mis à pleurer sans même s'en rendre compte, furieux.

Vous êtes un monstre, Blackburn.

Il regrette les mots à l'instant où il les prononce, mais il ne reviendra pas sur ses paroles.

Un câlin. Minuit est choqué, aussi il se laisse enlacer pendant bien quelques instants, des instants qui lui semblent trop longs, si longs. Il panique, parce que son espace vital se retrouve brisé, bafoué. Blackburn se prend vraiment pour ce qu'il n'est pas, pas vrai ?

Lâchez moi !

Il se met à crier des choses qu'il regrettera probablement ensuite, la scène doit être terrible à entendre sans le contexte. Finalement, il repousse le psychologue, et le gifle, laissant une menue marque rouge sur sa joue. Ok, ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire, d'en venir aux mains. Mais il a paniqué, il angoisse, il en tremble. Il regarde le plus vieux avec de grands yeux baignés de terreur, et recule de quelques pas.

Vous n'avez en aucun cas le droit de me toucher. Je vous l'interdis. C'est compris ?

Son souffle se fait erratique, irrégulier. Il recule encore, s'emmêle les pinceaux, tombe au sol. Incapable de se relever, il se recroqueville, hébété.

Il essaie de se calmer. C'est un processus long et difficile, mais il y parvient. Ce n'était que le psychologue. Rien et rien d'autre que le psychologue. Il passe le revers de sa manche contre ses yeux, essuie ses larmes d'un mouvement maladroit. Et bien sûr, évidemment : la honte. Elle s'abat sur lui comme un chapelet de plomb, terrible et impitoyable. Il a pleuré devant quelqu'un, il a pleuré devant un adulte. Il se dégoûte, il se dégoûte beaucoup.

Il se redresse en s'appuyant contre le mur, reniflant un peu. C'est mort pour essayer de reprendre contenance après ça. Il a juste l'air... vaguement misérable, disons. Il relève ses yeux vers Blackburn, il ne sait pas lequel d'entre eux deux est le plus secoué par la situation, honnêtement. Pire, il lui semble que l'adulte va pleurer à son tour. Il a un frisson d'horreur qui le traverse. Un adulte qui pleure. Un adulte faible. Ah, oui, bien sûr. Dahlia ne ressemble pas au genre d'homme qu'est son père. Et Minuit ne sait pas si cela le rassure ou s'il a juste envie de fuir sans demander son reste.

Il s'approche, un pas puis deux, hésitants, il est presque timide. Bientôt, il est planté devant Dahlia, minuscule face à lui, contemplant la trace de sa gifle qui ne s'efface pas et qui contraste avec le teint pâle du psychologue. Il n'y a qu'un mot qui sied cette situation, et c'est miskine.

Je suis désolé.

Il a à peine cillé en prononçant ces mots, alors que d'ordinaire c'est presque de la torture pour lui de s'excuser. Parce qu'il pense que seuls les faibles s'excusent. Parce qu'il prend exemple sur son père. Parce que cela ne le dérange pas d'être faible, maintenant, tout de suite.

J'ai été affreux avec vous.

Il est rassuré. C'est idiot, de se sentir mieux d'un coup d'un seul, comme ça. Il... ne sait pas trop. Dahlia l'apaise ? Non, impossible. Il ne l'aime pas. Lui et son instinct protecteur à la con... Mais il faut avouer que la remarque du psychologue a eu le mérite de le faire sourire, au moins un peu. Il relève les yeux vers sa joue, encore et toujours. Ça le laisse abasourdi, de penser qu'il a put croire juste de lever la main sur quelqu'un. Lui, plus que tous les autres, était terriblement mal placé pour en venir aux mains. Il va se chopper un ulcère, sérieusement.

Je suis vraiment désolé pour votre joue. Je m'excuse. Je n'aurais pas dû vous frapper. Je n'aurais pas dû lever le ton sur vous.

Il se confond en excuses, chose qu'il n'a jamais fait, pour rien ni personne. Il n'avait jamais regretté ses actes d'ordinaire, il n'avait jamais prononcé la moindre excuse, le moindre pardon auparavant. Même pour sa mère, elle qui a tant subi - jamais il ne s'était excusé de son comportement. Ni même de celui de son père.

Je ne vais pas vous demander de me frapper en retour. Merci bien, il avait déjà assez donné. Mais j'aimerais pouvoir me faire pardonner. J'insiste.

Il triture ses mains nerveusement, de retour dans le grand fauteuil de cuir, il est visiblement mal à l'aise. Il ne l'aime pas, cette chaise. Il ne l'aime pas, ce cabinet. Il n'a pas envie de retourner dans cet endroit sordide qui lui rappelle sa mère, chaque semaine. D'un côté, peut-être qu'il pourrait en tirer quelque chose de bien, tout compte fait ? Non, il n'a pas envie de se soumettre à cette demande. A l'origine, c'est son père qui a insisté pour qu'il aille voir Dahlia chaque semaine, sans lui demander son propre avis. Et s'il n'avait tout simplement pas envie de parler, hein ? Et s'il n'avait juste pas envie de s'ouvrir à quelqu'un. Il a peur, Minuit, parce qu'il se connait, il se connait même trop bien, et il sait. Qu'à l'instant où quelqu'un est gentil avec lui, qu'à l'instant où il se sent un tant soit peu apprécié, sa carapace glaciale et sèche fond pour dévoiler l'enfant perdu et effrayé qu'il est vraiment.

Et ça, ça l'obsède. Le manque de contrôle, il ne peut pas le supporter. Il doit rester fort, il ne peut pas se permettre de faiblir. Il soupire, observant ses pieds, penaud, avant de relever la tête, d'observer par la fenêtre, puis de lever les yeux vers Dahlia, toujours aussi hésitant.

Dahlia lui fait de la peine. Mais il serait bien incapable de dire pourquoi. Mais il y a quelque chose, pas vrai ? Quelque chose de profondément ancré en eux, de viscéral. Et ce n'est pas une simple question de feeling. Il regarde le psychologue avec plus d'intensité et fronce les sourcils doucement.

Il y a quelque chose, n'est-ce pas.

Peut-être qu'il a compris, peut-être que non. Mais en tous cas, ce ne sont pas ses affaires. Il ne dira rien, il n'en parlera plus, ça ne fait aucun changement de toutes façons.

J'aimerais vous proposer quelque chose ?

Il ne sait pas vraiment ce qu'il fait. Il attend le feu vert de Dahlia, nerveux, et étale sa proposition en détournant le regard.

J'accepte de vous retrouver à vos séances, à condition qu'elles ne se déroulent pas dans le cabinet.

Il marque une pause, incertain. Et puis il souffle.

S'il vous plaît.

C'était juste... bizarre et ça le mettait terriblement mal à l'aise -pourquoi est ce qu'il s'embêterait à aller jusqu'à chez Blackburn pour ces fichues séances, sérieusement- mais bon, il supposait ne pas avoir le choix. Non. Il le voulait. ... Pas Dahlia, hein, je le rappelle. Mais pour une fois qu'il voulait s'ouvrir à quelqu'un... Il allait faire un effort, vraiment.

Il saisit la carte entre ses doigts encore vaguement tremblants, la posant sur ses genoux un instant pour contempler les informations écrites dessus, distraitement. Oui, bon. Il n'a pas besoin de ça... il est déjà venu chez Dahlia de toutes manières. Mais il était minuscule. Enfin, plus minuscule qu'il ne l'est maintenant. Il n'a très peu de souvenirs de chez Dahlia, mais bon. C'était déjà ça de pris.

Je vous contacterais.

C'était gênant. Mais il voulait vraiment faire des efforts. Il voulait soudainement lui montrer qu'il n'était pas un cas désespéré. Ce n'était pas comme si Dahlia lui offrait son aide ou quoi. En tous cas, ça sonnait bien moins... il ne savait pas trop. C'était plus naturel. Pour une fois, c'était lui qui venait quémander de l'aide, même si ça le débectait. Il soupira, et adressa un faible sourire au psychologue.

J'aimerais vraiment vous montrer que je suis capable de m'ouvrir à quelqu'un.

C'était sûr que ça n'allait pas être facile, mais bon.

Bon, très bien. Votre proposition me convient.

Il l'observe, c'est plutôt agréable d'être traité d'égal à égal et pas... Fin. Il sentait que Dahlia ne se forçait pas à le traiter en adulte et ça lui serrait un peu le coeur. Dans le sens où ça lui faisait très plaisir, voilà tout. Il rangea la carte de visite dans la poche de sa veste et se leva, les poings sur les hanches. Il avait l'air presque hautain comme ceci. Comme quoi, les mauvaises habitudes revenaient au triple galop. Il ne se rendait même pas compte, ou du moins juste un peu, de l'effet qu'il pouvait renvoyer aux gens. Celui d'un petit con, en résumé.

Si vous voulez, je n'ai pas cours de la journée.

Enfin, si, il avait eu cours pas plutôt que ce matin, normal puisqu'on était mercredi. Il croisa les bras, détournant le regard.

Après, je n'ai surtout pas envie de vous déranger. Vous êtes occupé, après tout. Il y a probablement un moment où nos emplois du temps coïncident.

Minuit ne se doute de rien. En fait, il n'a pas envie de se douter de quoi que ce soit, parce qu'il sait bien que Dahlia n'est pas comme ça, et que dans tous les cas, merci bien, il a encore des jambes pour courir très loin très vite du psychologue. Il l'observe, le jauge du regard sans un mot, pesant le pour et le contre de sa proposition. Et il faut bien avouer qu'elle est tentante : à vrai dire, il meurt de faim.

Ça me va.

Il observe Dahlia un instant encore, avant de s'éloigner vers la porte, récupérant son sac qu'il glisse sur son épaule distraitement. Il ne sait pas trop dans quoi ils s'engagent, mais pour l'instant, la tournure des événements est pour le moins... inattendue. Mais elle ne lui déplaît pas, bien au contraire. Elle aurait même tendance à le faire doucement rire. Un rire amer, mais soit. Il sort du cabinet, Dahlia à sa suite.

J'ai terriblement faim.

Il n'était pas contre un bon Mcdo.