One step at a time. One punch at a time. One round at a time. // Neal

One step at a time. One punch at a time. One round at a time.

Le soleil s’était couché depuis un petit moment déjà et la lune illuminait le campus de l’école comme les lumières artificielles des lampadaires. Toi au milieu de cette nuit, tu n’arrivais pas à trouver le sommeil, la vérité c’est que tu ne l’as jamais trouvé. Il n’y a pas un soir, pas un instant où tu as pu fermer les yeux & rêver, ne serait-ce qu’un peu. Alors, tu t’occupes comme tu peux, tu trouves milles et une choses à faire.

  Tu enfiles une veste et une simple tenue, la nuit et froide. Tu quittes ta chambre, de toute façon tu n’avais rien à y faire et comme depuis quelques jours : tu te rendais à la salle de boxe. Cela faisait longtemps que tu t’intéressais à ce sport, à l’idée de savoir te défendre et tu avais par le plus grands des hasards rencontré Neal en espionnant discrètement la salle d’un air envieux. De fil en aiguille, il est devenu comme ton mentor dans ce domaine et parfois, lorsque la nuit s’avérait longue (comme celle-ci) tu te rendais à la salle et l’y croisait. D’autres fois, vous vous donniez rendez-vous pour vous entrainer, c’était un peu au feeling. Sans aucune prise de tête.

Tu arrives à la salle et retire tes affaires avant d’aller te changer, de t’attacher les cheveux en une queue-de-cheval improvisé. Tu le rejoins tandis qu’il était en train de s’échauffer.

« Je peux quémander un cours du soir imprévu ? »  

Tu poses la questions pour la forme, la réponse était déjà formulée.
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Droite gauche droite gauche 1,2,3, droite gauche droite gauche 1,2,3. Tu penses même pas, c'est ta mémoire musculaire qui gère ton corps, de toute façon. Avec ton jogging, ta veste et tes gants, t'es dans ton élément. Tu rentrera plus tard et Ava est probablement trop occupée à peindre. Avec un peu de chance, tu rentrera quand elle est réveillée. Et si elle est endormie, tu l'embrassera sur le front, elle grognera et t'ira tranquille prendre ta douche.

Et t'es seul à la salle ce soir. Comme souvent, d'ailleurs. Parce que les gens ont pas la foi de rester ici jusqu'à tard. Ils ont juste envie de rentrer dormir. Mais toi t'es accroc à cette merde, pas vrai ? Les endorphines dans ton cerveau c'est comme une douce drogue que tu veux, encore et encore.

Mais tu n'es pas toujours seul et c'est parfois une petite nouvelle qui te rejoint. Elle est plus petite que toi, forcément, mais elle a ton âge. Tu l'as déjà croisée quatre ou cinq fois ? Au début, t'hésitais. Parce que tu fais probablement 20 cm et 30 kilos de plus. Mais elle en a redemandé. T'y va pas à fond parce que t'as pas envie de la broyer en deux, mais t'y va suffisamment fort pour que ça te fasse quelque chose. Et tu la vois s'améliorer de nuit en nuit, et c'est agréable.

Voila que tu te retrouves à être prof, hein ? Tu pensais pas faire ça. C'est compliqué et les gens posent trop de questions. Mais là, c'est différent. Déjà parce que c'est de la boxe, et parce qu'Alvilda est pas stupide. Elle sait que pour apprendre, il faut pratiquer. Et c'est ce qu'elle est venue faire ce soir. Voilà qu'elle se pointe en tenue, cheveux attachés. Déjà ? Tu hoches la tête et tu désignes le ring du gant. Tu abaisses une corde et tu soulève l'autre pour lui faire une porte d'entrée.

"Est-ce que j'ai vraiment le choix?"

Parce que de toute façon, elle pourrait commencer à te cogner dessus.

One step at a time. One punch at a time. One round at a time.

Tu n’avais pas tardé à te mettre très rapidement en tenue, que Neal soit présent ou non, tu t’étais décidé de t’acharner un peu plus avec ce sport. Tu te disais que peut-être à te fatiguer, tu pourrais qui-sait un jour tomber d’épuisement, connaitre le repos & dormir un peu. Pouvoir rêver quelques instants et pouvoir dire que toi aussi, tu connais cette sensation.  

Est-ce que j'ai vraiment le choix ? 
Tu hausses les épaules en esquissant un sourire. Il savait très bien que tu allais lui coller un de ces tacles qu’il t’avait appris quelques jours auparavant. Tu étais du genre à apprendre vite et lui il semblait être perspicace. Il prend l’initiative de monter sur le ring et de retenir le filet pour que tu puisses passer à ton tour. Tu appréciais cette sensation nouvelle de se retrouver au milieu ring au sol de bois, claquant contre les coups. On s’y sentait –d’après toi- capable de tout, quand bien même face à Neal, pour le moment tu n’étais pas encore capable de grand-chose.

  « Je n’ai même pas besoin de répondre ! »  

ça t’amuses un peu, tu l’avoues. Tu fais quelques étirement histoire de chauffer tes muscles, tu as bien compris que tu pourrais te claquer quelque chose sans ça, surtout que tu voulais pousser à chaque fois Neal à être de plus en plus sérieux lorsqu’il te combat.   

« On apprends quoi aujourd’hui, professeur ? »

  ça aussi, ça t’amusait. T’étais déjà en position de combat, sait-on jamais.

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Elle est montée sur le ring et tu l'a suivie. Tu retires ta veste que tu poses sur le poteau de coin et tu t'étires un peu à ton tour. Tu te la pètes peut-être un peu parce que t'es vraiment fier de ton corps, mais t'as aussi besoin de la retirer pour avoir plus d'ampleur dans tes coups. Tu comptes pas en donner pour l'instant, cela dit. Tu te mets en position défensive et en face d'Alvilda.

"Je te laisse me donner les premiers coups. Je veux voir si tu as retenu quoi que ça soit des dernières séances !

Tu te prépares à bloquer les attaques qui vont arriver. Déjà, ça te permettra de voir ou elle en est. Ensuite, ça t’entraînera aussi. Tu pourra encaisser des coups.

"J'espère que tu as fait suffisamment de sport entre nos sessions. C'est important de rester en forme !"

One step at a time. One punch at a time. One round at a time.

Tu n’as pas froid aux yeux, tu sais que pour obtenir des choses, il faut agir, passer à l’action. Tu n’as pas non plus peur des ripostes de Neal, tout comme tu es incapable de te laisser porter par les bras de Morphée, personne n’avait jamais réussi à t’assommer. Il te laissais prendre la main, très bien.  

Tu essaies de te détendre et de viser, tu l’as bien compris pour rester longtemps sur le ring & pouvoir déployer au mieux sa force ; il fallait être décontracté et précis. Tu balances un premier coup de ton bras dominant et prenant soin de te protéger de l’autre, tes gestes ne sont pas parfaits, évidemment. Ton équilibre laisse un peu à douter, mais ce n’est pas en quatre jours que tu allais devenir une pro (dommage).

  « J’ai certainement fais plus de sport que toi cette semaine, professeur Neal. »  

Une touche d’ironie, mais quand la nuit est éternelle on passe soit son temps devant l’écran, soit on essaie de se crever (même si ce n’est pas trop efficace).  

« Oh un papillon. »

  Pour la blague, histoire de voir s’il suivait où non & ru essaies de porter une attaque suite à cette feinte (un peu nulle au passage).

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A chaque fois qu'elle tape, tu réfléchis. Tu as l'impression que le temps s'arrête. Dans ta tête, tu vois le coup, tu le pare et tu vois déjà la réaction. Sur plusieurs de ses coups, tu sais que tu aurais pu la mettre K.O d'une contre attaque. Mais ce n'est ni productif ni efficace. Elle est la pour apprendre et elle fait bien une ou deux têtes de moins que toi. Elle baisse sa garde et toi aussi. Parce que ça vous arrive de parler. Tu te déconcentres un petit peu et tu pouffes de rire.

"Errh, je suis pas si certain, Alvi."

Parce que quand on vit avec Ava, la vie de tout les jours est un sport. Enfin, si on prend pas en compte les câlins koala qui sont pas vraiment très sportifs. C'est plus elle qui s'allonge sur toi pendant que tes muscles essaient de se reposer. T'es dans ton esprit quand elle te parle d'un papillon. Hein ? Quel papillon ? De quoi elle parle ?

Tu as le temps de voir le coup arriver. Tu le dévies d'un bras et tu tapotes avec ton gant sur le front d'Alvilda. Bien tenté. Mais pas très fair-play.

"Eh, c'est pas ce que je t'ai appris ! Je te laisserais me frapper pour de vrai après, t'en fais pas. Mais faut que tu le mérites."

Et honnêtement, c'est pas le coup du papillon qui va l'aider. Alors tu te remets en position et tu te mets à répliquer avec des petits coups qui ne laisseront pas de trace. Tout ce que tu fais, c'est la pousser. Au pire, elle tombera en arrière.

"Enfin, si tu arrives à me toucher, peut être."

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