test de diplomatie

appuyé sur le support à vélo, tokyo fume une dernière cigarette. un ciel gris, c'est le milieu de l'après-midi. normalement il n'arriverait pas aussi tôt, il ne se mêle pas vraiment à tous ceux de l'horaire « de jour », mais il avait une personne à visiter. la dite personne n'a pas été mise au courant du coup il s'est peut-être pointé pour rien, mais... de ce qu'il en sait, les chances de l'y trouver sont presque de 100%.

il jette son mégot dans un cendrier public et entre dans le bâtiment, une main dans une poche de son pantalon noir et l'autre tenant son cartable. traversant le couloir d'un pas lent, il se rend jusqu'à l'extrémité de l'édifice et s'arrête devant le porte de la salle informatique. celle-ci est sombre, les néons ne sont pas allumés et le manque de soleil n'aide pas, mais il remarque la lumière d'un écran au fond de la pièce. du revers de la main, il donne quatre petits coups sur le cadre de porte.

test de diplomatie

le silence, il n'entendit pas les bruits de pas et soudainement la porte qui s'ouvre, un peu sèchement. autant que l’accueil reçu, mais tokyo en a vu d'autres. il ne peut toutefois pas s'empêcher de penser que toutes les choses qu'on lui avaient dites concernant ce jeune homme étaient probablement fondées.

mr. cerberus ?

bien sûr que c'est lui, c'est presque idiot de poser la question tellement c'est flagrant. c'est toutefois tout aussi évident qu'il est préférable de s'assurer qu'on parle à la bonne personne et que la personne concernée sache qu'elle est celle que l'on cherche. aussi évident que cogner avant d'entrer dans une pièce fermée.

je suis mr. six. enseignant.. ou plutôt chargé de cours en informatique le soir ici, sur le campus...

il hésite à tendre la main pour se présenter, mais ce serait trop formel. elle retourne se planquer dans la poche de son pantalon.

j'aurais aimé discuter avec vous, puis-je m'asseoir ? je ne serai pas très long.

test de diplomatie

bien...

il entre dans la pièce, sans se soucier vraiment de son état. son regard se pose néanmoins sur l'ordinateur en morceau, se demandant ce qui avait bien pu se passer. mais bien qu'il avait la question au bout des lèvres, il préféra la réserver pour plus tard. il devait se concentrer sur la raison qui l'avait mené jusqu'ici, sinon ils risquaient de dévier et cette fameuse conversation n'aurait jamais lieu.

tokyo s’assoit sur une chaise en face de lui, croisant les jambes et se laissant légèrement retomber vers l'arrière, décontracté. il pose son cartable à côté de lui, et en sort une barre chocolatée.

je voulais parler de ce local, en fait. répond-il en jetant un bref regard à kali, avant de refixer sa barre chocolatée qu'il déballe et en prend une partie, puis tend le paquet vers le jeune homme, pour lui en proposer un morceau.

voyez-vous, normalement je ne m'intéresserais pas outre mesure de ce qui se passe ici... seulement, quand ça commence à affecter mes cours, ça me concerne également. un soupir. cette pièce est la seule dédiée aux ordinateurs libre service sur le campus, qui est - ou plutôt, devrait - être disponible en tout temps... ce qui semble ne pas être le cas. mes étudiants ont donc beaucoup de mal à effectuer les travaux que je demande en dehors des cours, ce qui nous retarde considérablement. et comme vous vous en doutez, ils ne peuvent pas le faire sur leur ordinateur portable puisqu'ils n'ont pas les programmes nécessaires. auriez-vous une explication à me donner ?

son regard se pose à nouveau sur son hôte, et s'attend déjà à une réponse désagréable. ce garçon n'est de toute évidence pas la bienveillance réincarnée.

test de diplomatie

tokyo remet le reste de la barre chocolatée dans le sac, décidément rien n'aidait à sa situation.

toutes mes excuses.

le professeur scrute le jeune homme sans broncher, cette réponse amère n'ayant rien de surprenant, il réprime néanmoins un soupir d'exaspération. le fixant un long moment de son regard sévère, tokyo réfléchit à ce qu'il pourrait bien lui dire. la "négociation" n'est pas sa force, et de toute façon il se doutait bien que peu importe la formule il frapperait inlassablement un mur. pourquoi il se mettait dans cette situation ?

il se redresse d'un élan gracile, ne laissant pas les roues de la chaise gronder sur le sol. il ne se débarrassera pas de lui aussi facilement, loin d'être aussi facile à intimider que les étudiants. les mains dans les poches, d'un pas lent, il s'approche de la nouvelle position de kali, s'appuyant sur un bureau tout près. le dos courbé au dessus de son épaule, analysant le pièces du pc en rade, il plisse les yeux.

qu'est-ce qui s'est passé ? la carte mère a cramé ?

test de diplomatie

tokyo se penche sur les pièces détachées du pc, espérant que kali savait ce qu'il faisait avant de tout démonter. il prend quelques morceaux noircis entre ses doigts, puis les repose à la même place.

il est dans un sale état...

pensif, il passe ses doigts dans ses cheveux pour les ramener vers l'arrière, mais ils reviennent directement sur son front.

monter les pcs, c'pas tellement mon domaine. par contre si tu veux, j'ai un pote qui répare et monte des pcs sur mesure, donc si ça t'intéresse, il pourrait vérifier ce qui est récupérable et t'en faire un tout neuf avec ce qui reste de bon... un bref regard par dessus son épaule, vers le jeune homme.

l'université serait sûrement prête à assumer les coups, à condition que ça profites aux étudiants...

les mains dans les poches, tokyo se tourne et regarde franchement kali dans les yeux, espérant une petite ouverture de sa part. il ne fais pas cette offre pour lui mettre la pression, mais si ça peut faire avancer la cause, ce serait idiot de ne pas essayer.

test de diplomatie

il fixe le jeune homme pendant un instant, pensif. trop pensif, il commence même à s'y perdre. il perçoit un peu de lui-même en kali, une personne qu'il aurait pu être, mais à laquelle il a échappé.
il détourne la tête et hausse les épaules, avant que ça devienne bizarre.

comme tu veux... mais vu la peine que tu t'es donné, je ne crois pas que tu t'en fous réellement.

pause, et un soupir. il se surprend à être un peu déçu par son refus, même s'il a eu droit à un remerciement et un compliment qui l'a presque fait sourire. l'ambiance est beaucoup moins tendue, dans tous les cas, et ça lui fait plaisir.  

écoutes, j'pense que ça vaut le coup d'essayer. récupérer tes données, et en prime avec un pc tout neuf encore plus performant.

mais pourquoi il insiste autant, putain ?

j'peux le mettre sur les dépenses pour mon cours. j'ai un petit budget, mais il n'aura pas le choix de me faire un bon prix.

il lui fait un clin d'oeil, l'ombre d'un sourire aux lèvres. qu'est-ce qui se passe, putain ???