une creuse existence ne se nourrit que de ce qui est profitable à son âme. si tant est à considérer que cette âme et le souffle qui la singularise puissent appartenir au réel : sans quoi les idées s'éteignent et le monde qu'il soit faux, vrai, partiellement vivant ou non, cesse d'avoir de l'importance. tout comme le reste.
quel prestige on peut vouer à une vie programmée pour le fictif ? à l'inverse, si elle ne l'est pas, combien de ces 86,000 secondes par jour multipliées en centaine me manquent ?

un jour, il faudrait que R.J. se réveille. il fait un rêve dans un rêve et partage une vie avec une boucle numérique complexe de données. il ne s'appartient pas plus qu'un oiseau en cage peut choisir de s'affranchir de ses barreaux et pourtant... et pourtant R.J. est persuadé de ne pas être une source de codes.
il a un nom, et l'attitude, et tout ce qui va avec : la chaleur des sentiments et l'ennui des froides démangeaisons. malheureusement il a vu le soleil se lever et se pieuter à tellement d'instants par-dessus stellaris qu'il ne croit plus en sa fausse vérité, soignant son mensonge imaginaire. il est bloqué dans une matrice-mère.
né d'un manquement de balises, d'une mise à jour audacieuse, d'un sous-système binaire infaillible généré sous les traits d'un bug 0C4.

si ce n'est pas ça, qu'est-ce qui explique le vide de son cœur alors ?