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Il repasse sa main dans tes cheveux et … tu viens de te découvrir un truc, dis donc. T’aime bien qu’on te touche les cheveux. Jusqu’ici, personne n’a jamais eu l’occasion de le faire, pas comme ça, du moins, et tu ne peux clairement pas t’empêcher de penser que c’est vraiment plaisant. Agréable, quoi. T’es vraiment bien là. C’est bien rare pourtant, quand tu supportes quelqu’un sans te mettre à grogner au bout d’un moment, sans en avoir marre rapidement, aussi. T’es plutôt une solitaire dans l’âme faut dire … mais là, tu ne ressens pas ce besoin de fuir. C’est même le contraire, disons que tu profites simplement du moment présent, tout en gardant bien à l’esprit qu’à un moment donné, ça va bien finir par s’arrêter et qu’à ce moment, tu vas juste devoir te retrouver en tête à tête avec toi-même. Tu le sais, hein, Amy, que tu vas te mettre à repenser à tout ça. Tu vas t’insulter. Peut-être te féliciter. Tu vas te faire ton bilan, à toi-même. Mais la question c’est, est-ce qu’il sera bon, ou mauvais, finalement ?

Tu es interrompue dans le fil dans tes pensées. Tu penches légèrement la tête sur le côté … tu l’observes. Il te sourit. Tu sais ? Ce sourire que tu aimes tant. Alors, tu lui souris, toi aussi. Parce que tu te rappelles ? T’as conclu un marché. C’est un peu comme une promesse et pour toi, c’est précieux une promesse. Est-ce qu’il est de bonne compagnie ? Tu te redresses légèrement, tu bouges un peu pour te mettre sur tes genoux. Et puis tu soupires. Tu viens poser tes doigts sur sa joue avant de te pencher pour venir déposer un baiser sur ses lèvres. C’est chaste. Tu ne fais qu’embrasser ses lèvres, sans en attendre plus, sans attendre une réponse, rien. D’ailleurs. Tu recules presque aussitôt. Sans un mot. Parce que … putain de merde Amy, qu’est-ce que tu fou à la fin ? Quand tu dis que t’es dingue, c’est franchement pas des blagues.

Spoiler:

Et connerie…ta belle, ta grosse, ta putain de connerie, tu la réalises tard. Beaucoup tard. Franchement à quoi tu t’attendais ? A rien. Sans doute. T’as pas réfléchi, comme d’habitude. T’as tes faiblesses, Amy, et ça … ça en fait tellement parti. Il te repousse, et t’as l’impression de sentir quelque chose se briser à l’intérieur. Tu grimaces légèrement, figée à ton tour. Qu’est-ce qu’il raconte ? Désolé ? Désolé pour toi ? Si quelqu’un doit s’excuser c’est toi et uniquement toi. C’est toi l’idiote. C’est toi qui à jouer … et toi qui a perdu aussi, visiblement. Tu te sentais si bien y’a encore deux minutes. T’en aurais presque oublié ta personnalité explosive. Tes complexes. Tes cris habituels. Tes crises de nerfs. Tu te sentais apaisée. Sa main dans tes cheveux … « C’est moi qui--… » Ta voix se brise. Ta gorge est serrée, à tel point que c’est réellement douloureux. Touchée … C’est ce qui arrivait quand tu mettais le nez en dehors de ta carapace. Tu rentrais blessée, parce que t’étais pas prudente.

Tu restes à distance. Et il prend sa tête entre ses mains … et puis s’effondre. Et tu ne comprends pas ce qui se passe. Il te semble lire de la frayeur, de la peur. De la panique. Tu as l’impression qu’il souffre. Surtout quand il retombe au sol, recroquevillé. Roulé en boule. Ta vision devient floue … tu pleurs. Tu ne peux pas les retenir tes larmes. Tu te sens coupable. Blessée, aussi, mais finalement là, maintenant, ça passe au second plan, clairement. Espèce d’abrutie. Stupide chose que tu es. Regarde ce que tu as fais … C’est toi. Tout est de ta faute. Tout. Absolument tout. Et ça fait mal, hein. D’être là, à genoux, au sol, et de ne pas savoir quoi faire. T’aimerais te lever, t’aimerais juste … le serrer contre toi. C’est con, putain. Il vient clairement de te faire comprendre qu’il voulait pas de toi, non ? Et pourtant. Tu continues à avoir envie de le toucher. Idiote va. T’oses pas de toutes façons. Tu peux … il t’a demandé de t’éloigner alors tu te lèves. Tu fais un pas en arrière … « Pardon … je suis tellement désolée ... » Et tu te retournes. Tu pars. Tu cours. Tu t’éloignes. Pour une fois que tu fais ce qu’on te demande, tiens. Tu cours. Tu bouscules un type. Tu tombes. Tes genoux sont en sang et pourtant, tu te relèves sans un mot, tu cours jusqu’à ta chambre et tu t’y enfermes, te laissant simplement glisser le long d’un mur tandis que les gouttes de sang perlent sur tes jambes. Au fait … Amy … t’as oublié ton sac.

T’es là depuis combien de temps … ? Dix minutes ? Un peu plus. T’en sais rien. T’as les yeux douloureux. Rougis. Ça va tellement pas mieux. T’as carrément la nausée. T’as l’impression que ça passera jamais. Pourtant, il va bien falloir, hein. Mais toi, t’avais personne à qui parler. Personne à qui envoyer un SOS pour te décharger de ce que tu avais sur le cœur. De toutes façons, parler c’était pas ton genre. Et puis, y’a personne en qui t’as vraiment confiance, pas assez pour raconter … ça. Putain Amy. Ce que tu pouvais être bête ! Tu soupires. Tu souffles. Tu inspires. Expire. Ta main vient attraper ton téléphone, tu allumes l’écran, tu regardes l’heure. Et tu le balances, pleine de rage. Heureusement, il atterri loin de toi, mais dans un tas de linge à apporter à la laverie. Safe. Normalement. T’as même pas bougé. T’es par terre. T’es pitoyable. Heureusement que t’es toute seule. Ouais enfin …

Voilà que ça cogne dans ta porte. Tu soupires. Si seulement ça ne faisait que frapper quoi … nan. Voilà qu’une voix retentit. Un type qui se met à gueuler ton nom en te menaçant en plus. Et voilà que tes poings déjà serrés se mettent à trembler. T’es blessée. Tu t’en veux. T’as mal et ça picote à l’intérieur, alors bordel de putain de merde, qu’on te foute la paix par pitié. Tu sens bien que ce con va pas te lâcher la grappe. Alors finalement, rageusement, les genoux en sang, les yeux complètement défoncés, tu te redresses. Tu fais quelques pas, mal assurés dans ta chambre dont les volets son fermés. Fait noir. Et puis, tu poses enfin la main sur la poignée et t’ouvres à la volée. « FERME TA PUTAIN DE GRANDE GUEULE. » Merde quoi. Tu sais pas c’est qui c’type louche mais qu’il la boucle. T’es tellement remontée. Tu pourrais tuer … t’es carrément essoufflée, comme si t’avais couru, alors que bon, t’es posée par terre depuis un moment déjà. « Barre toi. J’te connais pas, j’ai pas le temps va—… » Et tu stoppes. C’est ton sac. C’est … ton prof, aussi. Visiblement ça va pas mieux, et tu fais un pas en arrière. « Dégagez. MAINTENANT DÉGAGEZ ! » T'es toujours énervée ouais ... mais qu'est-ce que tu fais pitié, en vrai.